Seconde
Guerre Mondiale 1939 - 1945
- FLOSSENBÜRG - Camp de concentration
- 1944 -
Le 25 mai 1944, Pierre Johnson quitte le camp de Buchenwald,
pour le camp de Flossenbürg qu'il atteint dans la journée.
Nouveau camp et nouveau numéro d'enregistrement, matricule 185785,
alias matricule 54574, s'appelle ici matricule 9823, inscrit
sur le registre des entrées et sur un bout de tissus qu'il doit
coudre sur sa veste rayée sous le triangle rouge portant la lettre
F pour "déporté politique français".
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Dès son arrivée à Flossenbürg Pierre
Johnson, passe à la désinfection, au rasage intégral,
à la quarantaine.
Apte à mourir par le travail, ce déporté
NN est expédié, le 18 juin 1944, au kommando
d'Hersbrück, plus connu sous la tristement célèbre
dénomination de "Kommando de la Mort"
avec 170 compatriotes dont seulement 6 ressortiront vivants.
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Histoire du camp de concentration de FLOSSENBÜRG
Le nom "Flossenbürg" apparaît à la fin
du Xème siècle. Les ruines d'une ancienne forteresse témoignent
encore aujourd'hui de la puissance de la famille des Hohenstaufen durant
deux siècles dans cette région granitique de l'ancien
Empire Germanique.
A la fin du XIXème siècle se développe l'exploitation
des gisements de granit de Flossenbürg situés en Bavière
près de la frontière tchèque. A partir de 1933,
ces gisements intéressent fortement les dirigeants du IIIème
Reich préoccupés par la relance économique du pays.
Un des moyens pour relancer l'économie est d'utiliser une main
d'uvre bon marché, voir gratuite, ce qui conduit les Allemands
à développer la construction de camps destinés
à loger cette main d'uvre que sont, dans un premier temps,
les prisonniers Allemands de droit commun. Le complexe de Buchenwald
créé en 1936 en est un exemple dans le cadre du développement
d'usines d'armement. Deux ans plus tard c'est la construction d'édifices
à la gloire du Reich qui va développer l'exploitation
des mines, des carrières, des gisements et autres sites intéressants
dont celui de Flossenbürg pour la production de matériaux
de construction.
Camp de Flossenbürg en avril 1945 - domaine
public
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En 1938 la S. S. (Schutzstaffel) achète
la carrière de granit à son propriétaire par
le biais d'une entité juridique et décide la construction
d'un camp de concentration pour loger la main-d'uvre issue
des rangs des prisonniers Allemands. Une centaine de prisonniers
prélevés au camp de Buchenwald
arrive pour construire le camp de Flossenbürg à 300
mètres de la carrière de granit.
Compte tenu de la configuration du site rocheux et escarpé,
situé à 800 mètres d'altitude, dans une
cuvette, une partie des bâtiments de service est taillée
dans la roche, les baraquements pour les déportés
sont construits sur des terrasses formant des gradins accessibles
par un chemin en escalier de granit. L'ensemble entouré
de barbelés électrifiés et de miradors
est mitoyen avec le camp SS. Sur un pilier du portail d'entrée
on peut lire l'inscription gravée sur une plaque de granit
: "Arbeit macht frei", ce qui signifie "Le
travail rend libre" un slogan nazi que l'on retrouve à
l'entrée des camps d'Auschwitz-Stammlager et de Dachau
entre autres. |
© photo
U.S. National Archives
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En 1940, le camp passe de 1000 prisonniers à plus de 2000
déportés venus des quatre coins de l'Europe occupée
par l'armée allemande pour atteindre plus de 10000 vers la
fin de la guerre. Les prisonniers dorment serrés de 3 à
5 par couchette. Le taux de mortalité est tel que les SS
décident de construire un four crématoire au mois
de mai 1940. A partir de 1944 le four crématoire n'est plus
suffisant face à l'augmentation croissante des cadavres qui
sont alors brûlés, empilés sur d'énormes
bûchers. |
Outre la mine de granit, plus de 90 kommandos vont s'ouvrir au delà
du camp pour exploiter d'autres mines et gisements mais également
développer à grande échelle l'industrie de l'armement.
Par ailleurs, la capacité d'accueil du camp de Flossenbürg
étant arrivée à saturation et les kommandos étant
éloignés de plusieurs kilomètres, des camps de
concentration satellites de Flossenbürg vont être construits
pour héberger les déportés.
A l'approche des troupes alliées, les Allemands évacuent
le camp de Flossenbürg. Le 20 avril 1945, des prisonniers sont
transférés au camp de Dachau
par wagon, par camion ou à pied. La route de l'évacuation
à pied, appelée "marche de la mort" sera
jonchée de cadavres morts d'épuisement ou froidement abattus
par les SS.
Le 23 avril 1945, le camp de concentration de Flossenbürg est libéré
par des patrouilles motorisées de la 90ème division d'infanterie de
la 3ème armée Américaine. Plus d'un millier de détenus
malades restés au camp seront ainsi libérés par
les américains.Trois jours plus tard c'est Dachau
qui est libéré.
Pierre Johnson ne restera à Flossenbürg que le temps de
se plier aux tracasseries nazies, administratives et sanitaires, soit
trois semaines avant d'être dirigé sur le camp satellite
d'Hersbruck au mois de juin 1944. Il faut noter que Pierre Johnson faisait
partie des rares français déportés à Flossenbürg,
aucun convoi n'est parti de France pour ce camp, les prisonniers étaient
essentiellement originaires des pays de l'Est et d'Allemagne.
Histoire du camp de concentration d'HERSBRÜCK
et du kommando d'HAPPURG
1944 marque un tournant dans l'issue de la Deuxième Guerre Mondiale
avec la montée en puissance des interventions militaires Alliées,
qui bombardent à tour de bras les installations stratégiques
allemandes. Pour faire face aux bombardements, les Allemands décident
d'enfouir sous terre les usines de fabrication d'armement dans un projet
d'envergure.
Au printemps 1944 la montagne d'Happurg est choisie pour construire
le projet, le village d'Hersbrück est choisi pour héberger
les déportés destinés aux travaux forcés
dans la montagne.
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Au mois de mai 1944 commence la construction du nouveau camp,
sur 8 hectares, avec les prisonniers de Flossenbürg. Une ancienne
caserne désaffectée sert de bâtiment administratif
et de logement pour les SS, 19 baraquements en bois sont construits
pour loger les déportés, le tout est entouré
de fils barbelés et de miradors. Les fils de fer barbelés
n'étant pas électrifiés, les prisonniers qui
s'en approchent sont exécutés sans sommation.
Près de 9000 prisonniers sont réduits à
l'esclavage du mois de juin 1944 au mois d'avril 1945 : 2618 Polonais,
1337 Hongrois, 1277 Russes, 854 Français, dont Pierre Johnson
fait partie, 826 Italiens, 360 Allemands, 200 Tchèques, 130 Croates
et 1231 Juifs polonais et hongrois. (Données
issues des archives du Mémorial-Musée de Flossenbürg)
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Le projet pharaonique, évalué à 15 millions
de Reichsmarks soit plus de 100 millions d'Euros, dénommé
"Doggerwerk" consiste à creuser dans la
montagne un complexe industriel de plus de 100 000 m2 à
5 mètres sous terre desservi par un réseau de tunnels
croisés. Il s'agit d'installer entre autres les ateliers
de l'usine BMW (Bavarian Motor Works) pour
fabriquer les moteurs d'avions de chasse destinés à
la Luftwaffe.
L'accès au site se fait par 11 entrées aménagées
tout au tour du complexe et dont la taille varie selon leur fonction,
les entrées pour piétons ou les entrées pour
véhicules, en particulier 3 entrées plus imposantes
réservées aux gros convois routiers et à
une ligne de chemin de fer à deux voies. Chaque entrée
permet d'accéder à 20 tunnels desservant les différents
ateliers de l'usine.
Les travaux commencent au mois de juin 1944, les déportés
sont encadrés par une équipe de 400 mineurs allemands.
Happurg ayant dans ses sous-sols deux nappes phréatiques, le percement
de la montagne provoque de nombreux effondrements lorsque le marteau
piqueur atteint une nappe d'eau qui explose et jaillit comme un
torrent dans la galerie. Les déportés ensevelis
sont restés sous les décombres jusqu'à leur
découverte au début des années 2000.
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Plan des tunnels
Mémorial-Musée
de Flossenbürg
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SABOTAGE : Les équipes de travail étaient souvent formées
en fonction de la nationalité des déportés afin de
faciliter la communication et l'exécution des ordres donnés,
hurlés par les kapos. Les Russes étaient affectés
à la fabrication du ciment destiné à consolider les
galeries creusées dans la montagne, les Français au forage
de la montagne et à l'évacuation des blocs de roche, les
Polonnais pour une autre tâche ou une autre section, etc.... Dans
tous les camps le sabotage était une manière de résister
à l'oppression. A Hersbruck les spécialistes en la matière
étaient les Russes. En sabotant la fabrication du beton ils provoquaient
l'écroulement des galeries. La sentance ne se fait pas attendre,
les nazis prennent au hasard une dizaine de prisonniers Russes qui sont
pendus au cours d'une cérémonie publique devant tous les
déportés dans l'espoir de les dissuader de toute autre tentative
de sabotage. Les jours suivants de nouvelles pendaisons vont ainsi déssimer
les équipes russes qui préfèrent se sacrifier plutôt
que de participer au succès des entreprises nazies.
Instants d'esclavage à HAPPURG
Le 18 juin 1944, un convoi de 180 détenus comprenant 170 français,
dont Pierre Johnson, quitte le camp principal de Flossenbürg, pour
le camp de concentration d'Hersbrück distant de 90 km. Le camp
d'Hersbrück étant un satellite du camp de Flossenbürg,
il n'y a pas de formalité d'enregistrement, Pierre Johnson conserve
son matricule 9823.
Chaque jour, avant de partir travailler, c'est l'appel quotidien qui
peut durer des heures, temps nécessaire à justifier les
absences qui ne sont rien d'autre que les morts non encore enregistrés.
Ensuite départ à pied pour rejoindre Happurg après
5 kilomètres de marche encadré par les SS et leurs chiens
de garde. Le chantier est atteint aux premières heures du jour,
les travailleurs forcés y resteront plus de 12 heures, puis une
nouvelle équipe prend la relève, le chantier fonctionne
jour et nuit.
Marteau piqueur pneumatique - Mémorial-Musée
de Flossenbürg
Doté d'un marteau piqueur imposant, pesant plusieurs kilos,
muni d'un tuyau de raccordement avec le compresseur, Pierre Johnson
s'enfonce sous le montagne. Durant plus de 12 heures entrecoupées
d'une pose pour déjeuner d'un jus de légumes, il va creuser
la roche avec pour seule protection un petit casque sur la tête.
Pas de gants, pas de casque sur les oreilles, pas de masque, pas de
chaussures adaptées mais pieds nus dans de simples sabots, vêtu
de l'uniforme rayé bleu et gris marqué de son matricule
9823 sur sa veste, 185785
sur son avant-bras.
En fin de journée il doit sortir ses compagnons morts à
ses côtés pour les déposer dans la clairière
voisine, dès que le tas aura atteint le volume suffisant les
cadavres seront alors brûlé à l'air libre. Pas de
sépulture, pas d'urne pour recueillir les cendres et encore moins
de cérémonies religieuses, ce ne sont que des numéros
dont la mort déshumanise encore d'avantage les vivants. Puis
c'est le retour au camp, il faut parcourir à nouveau 5 kilomètres
à pied pour entrer péniblement au camp, subir l'appel
qui ne sert qu'à comptabiliser les derniers morts, le résultat
obtenu permet ensuite de passer commande pour approvisionner le stocks
d'esclaves avec de nouveaux vivants, puis c'est la distribution de la
soupe du soir, un jus de légumes inconsistant, avant de se coucher
en partageant son étroite couchette avec deux ou trois autres
compagnons d'infortune, qui, tous exténués, ne peuvent
pas dormir pour récupérer la fatigue de la veille.
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Il est impossible de tenir le coup à ce régime,
Pierre Johnson verra ses compagnons mourir d'épuisement,
mourir sous un bloc de rocher de plusieurs centaines de kilos
décroché brusquement de la galerie, mourir sous
les coups de bâtons ou de barres de fer des kapos, mourir
des morsures des chiens de garde allemands d'une férocité
extrême, mourir de malnutrition. Les uns après les
autres ils s'effondrent.
Sur 170 compagnons français partis le 18 juin, 163 vont
ainsi mourir sous ses yeux impuissants dans le "Kommando
de la Mort".
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Un jour mon père me confie :
- ... C'était marche ou crève.
Le pire ce sont les kapos, des civils Allemands et des triangles verts,
les criminels de droits commun qui nous encadraient, sans foi ni loi,
ils se défoulaient sur nous sans aucun motif, simplement pour
satisfaire leur plaisir sadique...
- ... on avait faim, je mangeais des insectes
pour résister...
Un enfer qui va durer 295 jours.
La nature de Pierre Johnson, sportif accompli avant la guerre, d'une
constitution probablement plus robuste que la moyenne des prisonniers,
va surmonter les coups et les épreuves physiques, mais ne surmontera
jamais les épreuves morales que sont la mort de ses compagnons
à côté de lui et la cruauté bestiale des
kapos. Ce sportif mesurait 1 m 78 et pesait 78 kg avant la guerre. Lors
de son rapatriement en France, au mois de mai 1945 il mesure toujours
1 m 78 mais pèse 35 kg, il est atteint d'une importante baisse
auditive, d'une hernie, auxquels il faut ajouter la dysenterie et le
typhus entre autre constats sur son certificat médical de rapatrié.
Évacuation d'HERSBRÜCK et MARCHES DE
LA MORT
Le projet "Doggerwerk" ne sera jamais terminé.
Fin mars 1945, moins d'un quart du projet est réalisé,
plus de 500 000 tonnes de roches sont extraites de la montagne,
3 à 4 km de galeries sont creusées dont les accès
seront murés vers 1960 pour raison de sécurité.
A l'approche des troupes alliées, le 5 avril 1945 le chantier
s'arrête et le camp de concentration d'Hersbrück est
évacué, une partie par le train et une partie à
pied, vers le camp de Dachau.
Les premiers convois quittent le camp avec les déportés
les plus affaiblis, entassés dans des wagons à bestiaux.
Lorsque qu'il n'y a plus de trains disponibles le reste est évacué
à pied.
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Les colonnes de prisonniers se mettent en marche sous la direction
de Ludwig Schwarz (1899-1947), capitaine de la
Wehrmacht et commandant du camp d'Hersbrück qui ordonne de tuer
tous les prisonniers incapables de marcher. Environ 500 hommes seront
ainsi abattus et laissés sur place auxquels s'ajoutent ceux morts
d'épuisement ou froidement abattus par les SS durant le trajet.
Pierre Johnson, malade et épuisé est incapable de parcourir
les 170 km qui séparent Hersbrück de Dachau. Il fait partie
du convoi du 8 avril 1945 arrivé dans des wagons à bestiaux
le lendemain au camp de concentration de Dachau.
"...En ouvrant le wagon nous n'étions
plus que deux ou trois encore vivants..." me dira mon
père lors de ses rares moments de confidences.
Au cours du procès du Tribunal Militaire Américain à
Dachau, Ludwig Schwarz est condamné en tant que criminel de guerre
à la peine de mort par pendaison, la sentence est exécutée
au mois d'octobre 1947.
MÉMOIRE
Après la libération, le camp d'Hersbrück sert de camp
d'internement pour les criminels nazis. Dans les années
1950 la commune réhabilite partiellement le site en
construisant des lotissements et en 2003 une station thermale.
Aujourd'hui il n'y a plus aucune trace du camp de concentration
de Hersbrück, qui fut le troisième plus important
camp de déportation nazi installé en Allemagne
après celui de Dachau et de Flossenbürg. En tant
que fille de déporté, je ne suis pas choquée
par la réhabilitation du territoire, bien au contraire,
conserver de tels lieux entraînera un jour des situations
conflictuelles qu'il vaut mieux éviter en se tournant
résolument vers la Paix, vers l'Europe réconciliée
et unifiée. C'était l'avis de mon père
qui pourtant vécu 295 jours de bagne en ce lieu "...
je peux pardonner, je ne peux pas oublier..."
me disait-il souvent. Notre devoir est justement de ne pas
oublier, il est important, nécessaire, vital et impératif
qu'un mémorial soit érigé partout où
les crimes nazis ont été perpétués
pour témoigner symboliquement et dire : "PLUS
JAMAIS ÇA".
Le cas très particulier d'Hersbrück avec plus
de 75 % de morts n'a pas permis aux 25 % restants dans un
état physique très affaibli de réagir
dès le retour dans la trentaine de pays respectifs
en particulier ceux qui furent de l'autre côté
de ce qu'on appelait le "rideau de fer".
Sur la poignée de déportés de retour
du kommando d'Happurg, une partie va mourir dans l'année,
les autres ne voudront pas en parler. Mon père me faisait
souvent des confidences sur sa vie de déporté
mais rarement sur la période "Happurg". Quelques
mots lâchés, de-ci, de-là, m'ont permis
de faire le recoupement avec Happurg sans pour autant obtenir
un récit précis de cette année de bagne.
C'est grâce aux deux dossiers sur mon père que
j'ai reçus du Ministère de la Défense,
120 pages envoyées par le département des archives
historiques de Caen et de Vincennes, que j'ai pu avoir des
précisions venant compléter les souvenirs que
j'avais gardé de ses confidences.
Il faudra attendre de trop nombreuses décennies pour
qu'enfin le devoir de Mémoire s'accomplisse à
propos d'Hersbrück et de Happurg.
MÉMOIRE
des TÉMOINS ASSOCIÉS
Dès 1946, en France, l'Association
Flossenburg et Kommandos, dont Pierre Johnson faisait
partie, est créée pour tisser des liens de
solidarité entre les rares rescapés, pour
venir en aide aux veuves et orphelins des déportés
morts à Flossenbürg, à Hersbrück
et dans les autres kommandos, pour réhabiliter la
mémoire de ceux qui sont mort dans ces bagnes, de
ceux qui sont revenus de ces bagnes pour en témoigner,
mais aussi pour conserver la mémoire du bagne lui-même
puisque tout avait disparu ou avait été déplacé.
En 1999, en Allemagne, le centre de documentation kz-Herbruck,
est créé dans le but de reconstituer un fond
d'archives d'époque. Il organise également
expositions, conférences, visites guidées
tout au long de l'année.
MÉMOIRE
MUSÉE et MÉMORIAL
© photo U.S. National Archives
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Le premier mémorial est installé sur la
place d'appel du camp d'Hersbruck, au mois de juin 1945
à l'initiative de l'armée américaine
sous le commandement du sergent John
R. Wahl (1913-1993) par des
prisonniers de guerre nazis en attente de jugement.
Il rend hommage aux victimes orthodoxes, chrétiennes,
et juives en représentant le symbole de chaque
religion.
Après 1948 l'aménagement d'une partie du
camps de concentration en lotissement ne touche pas le
mémorial. Au début des années 2000,
le mémorial n'aurait pas été sauvegardé
lors de la construction de la station thermale. Information
surprenante que je livre au lecteur sous toutes réserves.
Merci de me contacter si vous avez des informations à
ce sujet Contact.
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Au mois de janvier 2016 un énorme quadrilataire
noir dont l'architecture laisse à penser au triangle
que portait les déportés dont la pointe
serait enfoncée dans la terre est inauguré
à Hersbrück.
Il s'agit d'un musée-mémorial à
l'intérieur duquel se trouvent expositions et documentations
consultables. Une grande table tactile projette sur le
mur noir les archives mémorisés parmi lesquels
le nom des 9000 déportés internés
à Hersbrück et la biographie de 90 d'entre
eux.
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De nombreuse stèles, dalles, plaques et autres mémoriaux
viennent commémorer le martyr du kommando d'Happurg
à découvrir au hasard de promenades en foret,
en clairière, à l'entrée des tunnels.
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Dans une clairière
près
du village d'Hubmersberg
une stèle rappelle que
300 déportés morts
dans la construction des
tunnels sont brûlés en
ce lieu sur un bûcher
en novembre 1944. |
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En lisière
de foret, près
du lac d'Happurger et
du village de Förrenbach
une croix de granit de
deux mètres de haut
gravée de ces mots :
DEN OPFERN
DES
KZ-KOMMANDOS
HERSBRUCK
1944/1945 |
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Dans une clairière
près
du village de Schupf
se dresse un mémorial
de 500 m2 en forme
d'urne contenant le reste
des cendres de plus de
1000 cadavres brûlés
sur les bûchers dressés
en ce lieu.
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Dans le Jardin
de la Rose
d'Hersbruck, est inaugurée
au mois de mai 2007 la
sculpture contemporaine
"sans nom"
de Vottire Bocchetta,
rescapé d'Hersbrück.
Représentation stylisée
d'un prisonnier
à bout de force. |
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En 1998, une plaque incrustée de lettres de bronze
et d'un bas relief représentant deux déportés
portant le cadavre de leur compagnon est fixée à
l'entrée d'un des tunnels murés de Happurg.
Sur la plaque ont peut lire :
en opfern
der gewaltherrschaft
die hier in en jahren1944/45
ihr leben lassen mussten.
Zum gedenken.
en lebenden zur mahnung.
- Wehret en anfängen
! -
Cemeinde Happurg
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Le sacrifice à la tyrannie
Ici au cours des années 1944/45
Vous deviez survivre.
Il faut se souvenir.
Garder la mémoire vivante.
- Pour interdire leur retour ! -
Communauté Happurg
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En 2011 une plaque destinée au musée d'Hersbrück
est offerte par l'armée américaine en souvenir
de la libération du camp le 20 avril 1944 avec ces
mots inscrits en lettres de bronze :
SOUVENIR DES
VICTIMES D'HERSBRUCK
A la mémoire
des victimes d'Hersbruck
et en commémoration de la
65ème division d'infanterie
de la troisième armée U. S.
qui ont libéré le
camp de concentration d'Hersbruck
Avril 1945
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Depuis le mois d'octobre 1988, au cimetière du
Père Lachaise à Paris, une stèle
monumentale s'élève vers le ciel percée
en son sommet du triangle rouge marqué de la lettre
F en mémoire aux déportés politiques
français de Flossenbürg et de ses camps satellites.
A sa base l'esquisse d'un escalier de granit rappelle
le contexte d'accès aux baraquements.
En lettres gravés on peut lire :
"Aux déportés du
camps de concentration
de FLOSSENBÜRG et de ses 95 kommandos.
A l'intérieur de cette stèle édifiée
en granit
provenant de la carrière du camp
est déposée une urne contenant des cendres
recueillies dans l'enceinte du four crématoire
de Flossenbürg libéré par
la 3ème armée américaine le 23 avril
1945."
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